Sarkozy éclate encore le Sénégal !

Publié le par David Leterrier

Notre cher Président N. Sarkozy semble avoir une dent contre le Sénégal.
Est-ce qu'un Sénégalais, un jour, lui aurait piqué sa femme ?



Extrait du discours prononcé par le président de la République, sur la "Modernisation des politiques publiques et réforme de l’Etat", vendredi 4 avril, au Ministère du Budget, des Comptes Publics et de la Fonction Publique :

(…)    « Est-il normal qu’on ait 721 personnes au sein de nos services diplomatiques au Sénégal et 271 en Inde ? C’est le poids de l’histoire, mais il est temps, et Bernard Kouchner et l’ensemble du Quai d’Orsay ont décidé de s’y atteler, de mieux adapter notre présence diplomatique aux enjeux du 21ème siècle. C’est un défi crucial de modernisation qui est à la portée de la diplomatie française. »

C'est le texte officiel. Noter que dans le discours "prononcé", l'orateur a rajouté, au sujet du nombre des diplomates français au Sénégal :« il doit y avoir un climat propice…».
On voit d'ici le sourire en coin, et le mouvement typique de la mâchoire. Si par hasard on
conservait des doutes sur l'inspiration du Président, nous voilà rassurés, il s'agit d'une flèche de haute volée avec une touche d'humour très personnel.


    Le "poids" de l'histoire !?
Expression misérable et sans aucune grandeur. Expression irresponsable de démission.

•    Les "enjeux" du 21ème Siècle !?
Dont le Sénégal… ne ferait pas partie ? Tropisme d'exclusion, éminemment sarkozien.

•    Notons encore la fusion de type sectaire avec Kouchner : ce n'est pas Nicolas qui a exposé sa politique à son ministre Kouchner, non, c'est Bernard Kouchner qui, de lui-même, aurait décidé de s'atteler à La politique étrangère de son chef, qui est de l'ordre de l'évidence 'objective' que l'on ne saurait discuter. Pauvre Kouchner, cette Sarko-logie, c'est pire que le casse-tête des JO de Pékin!

Si c'est avec de tels arguments qu'il espère séduire l'Inde et chasser les têtes en informatique, Sarkozy se fait une bien piètre idée, outre des Africains, des Indiens, de la France, et des hommes. Parce que monsieur a pu retourner quelques transfuges de la Gauche française (ne dites plus traitres, ça fait repentance), il croit que le monde entier va rentrer dans son petit jeu. Mais sa diplomatie n'est qu'outrances, et il ne sait habiller les intérêts de la France que de honte et d'amnésie. Sarkozy est déjà devenu un Spootnik de la diplomatie mondiale. Il dépasse même Sylvio Berlusconi qui avait, lui, la bienscéance de limiter ses dangereuses lubies aux frontières de son pays.

Et pourquoi Sarkozy serait-il devenu la risée du monde ?
Le poids de l'ignorance, évidemment.

Comment se sortir des cercles stériles de l'ignorance ?
On se rappelle du célèbre Discours de Dakar, dont le mauvais goût (d'évoquer des Africains paysans qui "tournent en rond" selon le rythmes des saisons) est comme le bon vin et fermentent de plus en plus fort avec l'âge. Grâce à ce discours, source inépuisable de gausserie, l'Elysée est devenu la risée des animateurs radio en mal d'histoire drôle, et la France est devenue la risée du monde, car le droit de rire ne se limite pas au continent africain.

A l'époque de cette harangue, prononcée dans la capitale du Sénégal, pays ami et actuellement gouverné par le libéral président Abdulaye Wade, on avait voulu minimiser l'affaire. Comment la diplomatie française a-t-elle pu laisser le premier personnage de l'Etat se vanter d'une vision aussi tranchée de l'histoire, une vision simpliste, obtuse et accessoirement complètement fausse de l'histoire ?
Comment une tournée diplomatique dans un pays X peut-elle receler, et étaler largement comme de la confiture sur une tartine, tant de mépris et d'insulte à l'histoire et aux hommes de ce pays X ?

Comme la réponse n'est que trop évidente et pas assez politiquement correcte, même les plus choqués des commentateurs cherchèrent, comme on fait une prière, à botter en touche.

— La faute incombait à la plume qui avait écrit ce discours de Sarkozy. C'est l'abominable Guaino qui avait commis cet odieux passage, tandis que le sage Levitte n'avait malheureusement pas eu le temps de le relire ! Peut-être. La faute revenait donc au nègre du président, un nègre qui n'aime pas les Nègres. Un "nègre" au deuxième degré, qui ne sait, depuis qu'il habite au Château, qu'écrire des ronds tautologiques ignares aux rythmes des idéologies innommables dont il croit le Président animé.
— La faute venait d'un désir immodéré de faire rupture avec son prédécesseur le grand Jacques, qui était apprécié dit-on, ou du moins fortement estimé en Afrique, du nord au sud.
— La faute venait d'une vexation, car le Sénégal allait bientôt confier la gestion des opérations portuaires de Dakar à la compagnie Dubaï Port World plutôt qu'à son ami de 30 ans, Vincent Bolloré. Bolloré a eu beau lui dire que ce n'était pas si grave, et qu'il lui restait de bonnes miettes, le président serait parti bille en tête, au risque avéré de menacer de futurs contrats de Bolloré en Afrique !
La morgue, la vanité historique de Sarkozy peut bien faire "bouger les lignes" chez les intellectuels paresseux de Saint-Germains et du 'Meilleur des Mondes' à Paris, elle n'est bonne ni pour la diplomatie, ni pour le commerce français.
    (pour l'anecdote, on peut rappeler que cette Port World, bien que soutenue par Bush, avait du renoncer à de gros contrat avec les ports étasuniens en avril 2006, à cause de la peur du terrorisme "arabe" sur laquelle Bush et consorts avaient soufflé de manière si indiscriminée, et cela dés le jour du 11 septembre 2001.)

—L'expression de cette vision bornée n'est pas bonne non plus pour l'immigration, car il est incohérent de vouloir fermer les frontières partout en Europe, d'expulser à tour de bras et de parler de co-développement tout afin de persuader les Africains de rester chez eux; et de venir chez eux leur dire qu'ils ne savent pas s'élancer vers un destin moderne et que leur saisons mêmes sont, en toute franchise, anhistoriques ! C'est plus du désamour, c'est de la rage!

Bien sûr, cette couleuvre, ce négationnisme —historique et géographique, avait du mal à passer, mais force est de constater, au détour d'un discours sur la réforme de l'administration, en avril 2008, que le préjugé à l'encontre de l'Afrique, et singulièrement à l'endroit du Sénégal, est véritablement rivé au corps de la doctrine occidentaliste de Nicolas Sarkozy, aussi profus et prolixes soient ses interminables exposés.

Question de cours pour Xavier Darcos (dit Dark-Vador du CM2) : au vu du tableau et du contexte, répondez :
Y a-t-il du pétrole au Sénégal ? (et ne tricher pas sur votre camarade Bongo !)















Rama Yade, Sous-ministre aux Droits de l'Homme, qui signe ici un document lors d'un déplacement en Guyanne Française, est d'origine Sénégalaise.


Publié dans international

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