Pas de la haine, de la méfiance!

Publié le par David Leterrier

Ce n'est pas de la haine; mais oui, pourquoi ?

• "Pourquoi tant de haine ?" envers un politique qui a stigmatisé sinon avec de la haine, avec beaucoup de mépris, des classes, des couches de la population, des types d'individus, qu'il prétend "bien connaître". Un politique qui rabaisse le discours politique jusqu'à l'insulte, pourquoi s'en méfier ?

• "Ne méprisez pas les électeurs de Jean-Marie Le Pen", dit Rachida Dati. Mais qui méprise qui, au juste ?

Tout cela ressemble beaucoup à "C'est vous qui êtes racistes à la fin, avec votre anti-racisme".
Autrement dit : Celui qu'il le dit, c'est celui qui l'est." comme disent les enfants.

Michel Houelbecq disait à Ardisson je crois, dans son émission télé, qu'au bout du compte, tout ce qui restait à la gauche, c'était l'anti-racisme - ce qui est bien peu de chose, ajoutait-il, selon lui.

On peut allègrement renverser cette proposition: Tout ce qui reste à la droite, c'est le racisme !
Un racisme diffus et bien pensant, et dont l'orientation reste non-dite, un ralliement silencieux mais bien compris.

Certes, nous sommes bien obligés d'essayer de "comprendre" les racistes, ou les électeurs d'un parti extrémiste qui cache mal sa xénophobie derrière des louanges à la patrie, au travail, à la religion et à la Nation ? —idées dont on connait la perméabilité aux récupérations primaires et populistes.
Et si cela vous rappelle le "Travail, Famille, Patrie" du triste Maréchal Pétain, le démagogue vous traitera de triste sire et dira que c'est un signe que "la France va mal"; alors que vous ne faites que manifester un peu de mémoire historique pour un pays qu'on appelle la France.
Mais la mémoire, ça ne convient plus à la politique de zapping, la néo-politique, c'est-à-dire le conservatisme ancien sous des habits neufs. On veut bien d'un dirigeant dynamique, mais pourquoi amnésique ?

Qu'il faille les comprendre, c'est là où nous laisse leur renfermement et leur menaces. Cela n'empêche pas de combattre leur ignorance, au lieu de se réclamer d'une connivence tacite avec le savoir infus qu'auraient ces vrais gens sur la situation du pays. Bien vouloir les comprendre ne dispense pas de mobiliser tous les principes qui peuvent s'opposer à leur peur, plutôt que d'étendre insidieusement nos principes à leurs "idées" anti-idéalistes.
Plus on légitime leurs idées, plus elles se feront entendre, et plus il sera facile au démagogue de se présenter comme le seul bouclier face au pire, le dernier rempart contre une extrême droite dont il voudrait nous faire croire qu'elle domine le pays réel. Un bouclier plus efficace parce qu'il aurait un peu parti lié avec ceux dont il prétend nous sauvegarder.

Bien sûr cependant qu'il ne faut pas se gausser du genre "Moi, je fais partie des gens qui ne sont pas racistes". Ou "Moi, je ne suis pas antisémite en tout cas", ou peut-être juste un peu xénophobe sur les bords, mais si je ne tombe pas dans l'antisémitisme, ça va encore? Ou l'inverse, réciproquement.
Il est vrai que partout peut se recréer un confort moral de groupe qui rend aveugle aux problèmes réels, et qui excuse un peu l'exclusion.
Il est vrai que l'exclusion, la stigmatisation de l'ennemi, c'est la base de la politique des néo-conservateurs (basée sur l'idéologue nazi Carl Schmitt, un temps prisé certains in
tellos français), comme des vieilles politiques démagogiques, populistes et si possible impérialistes. La France ne peut pas émuler la puissance des Etats-Unis, doit-elle pour autant copier leurs erreurs les plus flagrantes ?

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